Les délices de Tokyo
Les délices de Tokyo est le dernier film de Naomi Kawase (réalisatrice de "still the water" entre autres) sorti donc en 2016 et toujours diffusé dans certaines salles actuellement.
Synopsis :Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaise qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits, « AN ». Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable... (source
sens critique )
Mon avis :On considère souvent, à tord à mon humble avis, le cinéma japonais comme subtil, plastiquement travaillé et avec une narration tranquille. C'est du moins ce genre d'idées reçues que j'ai entendues assez régulièrement, et que moi même, il n'y a pas très longtemps, je soutenais complétement.
De plus, ce n'est pas totalement faux ... Du moins chez nous, qui ne voyons dans nos salles pas plus de 5 films nippons par an, et tous, ou du moins tous ceux de ces dernières années que j'ai vu (je ne connais pas encore Sono Sion ^^') correspondent à ces canons : Des films assez beaux, tranquilles et ... Et ou rien ne se passe.
Et "Les délices de Tokyo" n'échappe pas à cette pseudo-règle, et semble même être la parfaite définition de ce cliché, avec tous ce que ça implique.
Certes le film est artistiquement travaillé, cela dit, la forme semble être une fin en soi pour ce film, qui ne cherche qu'a faire de belles images dans le seul but de faire de belles images, et ce qui est intéressant au début devient vite lassant, si ce n'est simplement ridicule !
Certes certains pourrons parler de scénario subtil, alors qu'en réalité il s'agit plus d'un scénario banal, qui se permet de surcroit d'être mal exécuté. On peine à saisir les enjeux, qui sont d'ailleurs maladroitement expliqués par des personnages qui ... S'expliquent les enjeux du films entre eux, d'une façon tout à fait naturelle bien sur. Et les perturbations ou bouleversements se déroulent lors d'ellipses rendant la narration du film plus que confuse (la petite vieille démissionne parce qu'une rumeur s'est rependu sur elle et a fait fuir les clients ... Certes, mais pourquoi y avait-il autant de client lors de la précédentes scènes ? Et pourquoi aucun d'entre eux n'a-t-il réagit à cette rumeur ?).
Scénario assez banal donc, "typiquement japonais" sur l’apprentissage d'un art auprès d'un maitre avec un soupçon de message pour nous rappeler que la tolérance c'est bien, le tout porté par des personnages caricaturaux rendant ce scénario bateau encore moins original et brisant tout espoirs de le rendre un tant soit peu crédible, les gentils sont très gentils, mais malheureusement incompris par les gens qui sont très ignorants, et les méchants sont juste ... Mon dieu quel horreur ! Une propriétaire en manteau de fourrure avec un petit chien de bourgeois accompagnée par son neveux pistonné nonchalant qui mâche un chewing-gum soit : un duo combinant un méchant de Disney à un "jeune adolescent cliché".
Heureusement, il ne font que de brèves apparitions, mais leur place au sein du scénario est capitale, et c'est d'ailleurs une des raisons de la faiblesse de ce dernier : quand "les méchants" (un tel terme ne devrait pas être employé pour parler de ce genre de films !) apparaissent, ils sont caricaturaux et forcent le récit à avancer de façon non-naturelle, et quand ils ne sont pas là le film ne bouge pas, reste à se complaire dans son exploration thématique du rien ... Et nous ennui profondément !
Tout cela fait que bien sur, quand la fin, qui tente par tous les moyens auquel le film à pu penser (donc les plus communs) de nous tirer quelques larmes ... Et bien notre seule envie est que tout cela se termine enfin, et ce n'est pas normal !
Rendons lui tout de même quelques crédits, car le film donne effectivement plutôt faim, et certainement envie de gouter quelques pâtisseries japonaises ... Mais tout cela est bien peu malheureusement.
Ce film est tout à fait banal, mais se paye le luxe d'être mal rythmé ! Il représente à lui seul le "cinéma japonnais cliché" c'est à dire mou, qui fait passer la forme avant le fond, et qui ne possède au final qu'une subtilité de façade pour camoufler un cruel manque d'idée ! Parler de traditions, de temps qui passe, de choses qui se perdent, et de drames humains n'a jamais été chose aisée, cela dit il existe assez de film, japonnais, asiatique ou non pour rendre ce film oubliable au mieux, ennuyeux pour moi !
Je ne peux pas vous encourager à voir ce film, mais je vous encouragerais plutôt à vous pencher sur la filmographie de Yasujiro Ozu, qui aborde, avec une véritable subtilité les mêmes thèmes, ou simplement le film "au delà des montagnes" sorti en décembre qui est l'exemple inverse de ce film !
2/5
J'ajoute suite à cet avis qui n'est que le miens que
@MadEye à rédigée un petit mot sur le film sur le topic
Je viens de voir un film que voici :
- MadEye a écrit:
- J'ai vu hier Les délices de Tokyo (titre originel :an), un film japonais très émouvant sur un vendeur de dorayaki qui va se faire aider dans la préparation de la pâte de haricots rouges sucrée (an) par une singulière petite grand-mère. Le film est très émouvant et délivre un beau message avec des plans d'une beauté magistrale.