Bullet Armors

Résumé du tome: Nous sommes à une époque où les humains cohabitent avec les "Tremors", des machines dotées d'une volonté propre. Ion, jeune garçon curieux, franchit le mur de la ville pour partir à l'aventure avec pour seul compagnon Bullet, un Tremor avant-bras droit, tombé du ciel. En route vers le monde des adultes! Ainsi débute un récit d'aventures, sur fond de science-fiction et de folles machines!

Critique T.1: Fan de machines, Ion a toujours rêvé d'avoir son propre "Tremor", des engins doués de volonté... Son rêve va peut-être se réaliser grâce à la découverte d'un "beacon", le dispositif permettant de les contrôler! Voilà notre héros audacieux parti pour de grandes aventures avec son allié, "Bullet"!

Difficile d'avoir un avis éclairé sur cette série qui semble plus s'adresser aux jeunes garçons qu'aux adultes.
L'histoire très simple (un garçon et son arme partent en voyage pour devenir plus forts), le côté stéréotypé des personnages (tant dans leur chara-design que dans leurs caractères) permettent cependant une lecture divertissante, pour peu qu'on adhère au style très shônen de la série.

Les fans du genre trouveront d'ailleurs tous les ingrédients de ce type de manga, avec un héros très courageux, des personnages féminins excessifs (et bien gonflants), pas mal d'humour, et même un nouvel ennemi qui pointe le bout de son nez à la dernière page du volume.

Malgré tout, le scénario de ce premier volume pèche un peu par sa simplicité et par le côté expéditif de sa mise en place. L'opposition entre les "breeders" (humains manieurs de "tremors") et les "bakers" (des soldats qui les pourchassent), est centrale dans l'intrigue sans pour autant que les arguments de chaque camp ne soient vraiment développés, de même pour les "tremors", alors même qu'ils sont au centre des nombreux combats qui rythment ce premier tome, si bien qu'on s'approprie difficilement les enjeux du récit.

Concernant l'édition, Kana nous présente ce titre comme étant dans la même veine que "HunterxHunter" et nous promet pour la suite des développements plus complexes du côté des personnages.
L'éditeur nous propose par ailleurs de manière inédite une publication rapprochée des 6 tomes qui composent la série en seulement 9 mois de temps, un argument de poids pour les lecteurs les plus impatients!

Avec quelques pistes lancées (l'histoire du père de Ion, les interrogations sur la nature des "tremors"...), on espère que le scénario décollera un peu plus lors de la suite. Quelques révélations rapides seraient les bienvenues, la série étant plutôt courte!
Si Bullet Armors ne se distingue pas spécialement par son histoire ou ses personnages jusqu'ici, il offre une flopée de combats avec des machines! Un titre à conseiller aux lecteurs les plus jeunes en quête d'une histoire d'aventure, d'action et de science-fiction!

Critique T.2: Ion et sa nouvelle amie Serena se retrouvent face à un nouveau "breeder", Eiblock. Ami ou ennemi? En tout cas ce nouveau venu semble avoir très envie de se battre avec son "tremor"!

La publication simultanée des deux premiers tomes nous permet de plonger un peu plus dans l'univers de Bullet Armors avec un nouveau volume bourré d'action et de combats.
Personnellement cette narration très shônen, avec l'irruption de nouveaux affrontements au moindre prétexte, n'est pas spécialement ma tasse de thé...
De plus, on est censé ressentir une sensation de danger autour de nos héros, car des tas de gens semblent déterminés à les tuer, malgré tout la sauce ne prend pas, car le scénario n'explicite toujours pas d'où vient cette haine si profonde des "tremors", et le lecteur dans le flou ne s'identifie pas non plus à la confiance absolue de Ion en son partenaire d'acier.

Le récit n'apporte ainsi toujours pas d'éclaircissements sur le fond de l'histoire, même si de son côté Serena en dévoile finalement plus que ce qu'on imaginait. La dernière page du tome laisse également penser qu'on entre enfin dans le vif du sujet concernant la nature de Bullet...

Les dessins sont toujours aussi réussis dans le dynamisme de l'action et des combats, de ce côté-là la lecture est claire et agréable, et on s'habitue au design simple et stéréotypé des personnages. On retrouve également à nouveau une page couleur en début de tome, ainsi que quelques strips comiques en guise de bonus.

La comédie déjantée se mêle au récit d'aventures et de combats avec un bon dosage entre les deux, malgré tout la série ne sort pas spécialement du lot des shônens actuels, on s'identifie peu aux héros et le scénario manque de profondeur jusqu'ici, si bien qu'on s'ennuie un peu à la lecture. On espère que Moritya développera un peu plus ses idées dans les prochains tomes, et justifiera un peu mieux la raison de tous ces combats acharnés entre nos héros et le reste du monde!

Critique T.3: Des combats sans répit rythment ce tome, puisqu'il est constitué uniquement de l'affrontement contre le nouveau venu visible sur la couverture (et on n'en voit même pas la fin dans ce volume)!

Des combats et encore des combats, il faut vraiment aimer le genre pour accrocher. En tout cas ils sont dessinés avec beaucoup de détails et de dynamisme, et la narration est suffisamment claire pour qu'on suive le déroulement de l'action.
Ce qui pèche encore et toujours ce sont les justifications derrière! Entre les humains qui utilisent les tremors à mauvais escient (les breeders) et les humains qui les pourchassent trop aveuglément (les bakers), on voudrait nous faire croire que seul Ion est gentil, puisqu'il considère son tremor comme un ami!
Cette argumentation manichéenne tombe un peu à plat quand on voit toute la violence que le héros déploie dans ce tome au nom de l'amitié...

En ce qui concerne les révélations de ce volume, le micro flash-back sur une guerre du passé n'explicite pas grand chose de la haine que les humains se vouent depuis trois tomes... Quant à la révélation sur Serena, si elle rend le personnage plus sympathique, elle ne change (pour l'instant) pas encore grand chose...

Un tome vite lu et sans grand intérêt, on a du mal à voir comment le scénario peut se développer sur des bases aussi stéréotypées, alors qu'on arrive à la moitié de la série. A conseiller aux fans d'action pure et dure et de machines!

Critique T.4: Après le combat entre Ion et Kurt, de nouveaux rebondissements vont amener notre héros à s'infiltrer dans la base des bakers...

Derrière une couverture plutôt chouette à la colorisation et aux effets de lumière maîtrisés, ce quatrième opus développe enfin son intrigue, avec une présentation un peu plus claire des forces en présence. Toute l'opposition manichéenne entre breeders et bakers reste survolée, mais on en sait enfin suffisamment pour rentrer un peu mieux dans l'histoire.

Les affrontements restent très présents et très bien dessinés, on sent beaucoup d'implication de la part de Moritya pour décomposer les actions et les mouvements des protagonistes et de leurs tremors, en rythmant avec dynamisme l'échange de coups, avec des jeux d'ombres et des angles bien choisis. Au final les graphismes de manière générale sont plutôt agréables à suivre.
On retrouve d'ailleurs toujours une page couleur au début du volume, une initiative rare pour les mangas à ce prix!

Malgré des personnages un peu stéréotypés et des dialogues simples, on commence enfin à s'intéresser un peu ce qui se passe! Le scénario jusqu'ici très binaire ne casse pas des briques, mais l'ensemble constitue au bon shônen de baston divertissant. Il reste encore deux tomes avant la fin, où l'on verra comment le mangaka bouclera son récit!

Note :
Critique T.5: La mission d'infiltration de Ion et de Eiblock ne se fait pas en toute discrétion, et c'est dans un déluge de combats, tremors au poing, que les deux amis attaquent la base des bakers!

Grâce à son rythme de publication rapide, Bullet Armors approche déjà de sa fin, puisque nous avons entre les mains l'avant-dernier volume.
Pour autant, on est encore loin d'avoir les réponses aux questions soulevées par l'univers SF du titre, sur la nature des tremors, la cachette du père de Ion (et la raison de son départ), le sens du "genocide gear" et de la haine viscérale opposant breeders et bakers, la relation entretenue par Kurt, Serena et les "Death Legion"...

Au lieu de ça, on a une nouvelle fois droit à de nombreuses scènes où Ion apparaît en héros soucieux de ses adversaires, et émotionnellement lié à son tremor, mais ce n'est pas en nous assénant cette affirmation sans arrêt qu'on la comprend mieux, Bullet restant toujours aussi mystérieux.
De son côté, le conflit familial d'Eiblock, trop simpliste pour nous toucher, est entaché par des dialogues faibles et répétitifs.

Malgré tout, les affrontements de Bullet Armors restent très spectaculaires et ultra-dynamiques, à grand renfort de méchants stéréotypés, dans des décors quasi steampunk. Ceux qui veulent une bonne dose de shônen à parution régulière trouveront donc sûrement leur compte dans l'adrénaline déployée par le coup de crayon nerveux de Moritya, qui exploite toutes les ficelles du genre: l'opposition entre le bien et le mal, la rivalité fraternelle, la force de l'amitié, le level-up et le sens de la "vraie force"... même si le tout est amené sans grande subtilité.

L'édition est encore une fois impeccable, la couverture très belle de ce tome étant additionnée d'une page couleur en début de volume, l'histoire bonus des dernières pages étant par contre complètement dispensable.

Si les combats permettent de faire (un peu) avancer les retrouvailles de notre petit groupe de héros, reste que de nombreux mystères en suspens semblent impossibles à résoudre en seulement un tome...
A voir comment le mangaka va donc boucler sa série sur le prochain et dernier opus.

Note :
Critique T.6: On retrouve nos héros en plein climax dans cet ultime opus, Ion et Eiblock cherchant à libérer Serena de la base des bakers!

Aïe aïe aïe, si les meilleures (?) choses ont une fin, il faut bien dire que celle de Bullet Armors nous laisse un peu hébété!
Alors que Kana annonçait une opération éditoriale originale avec une parution de l'intégrale de la série sur peu de mois (et là-dessus, le pari est tenu, avec une jolie qualité d'édition au passage et toujours une page couleur en début de volume!), on reste un peu surpris de l'interprétation qui est faite du mot "intégrale".

Parce que ce sixième tome, censé conclure la série, se termine de façon très ouverte tout de même, pour ne pas dire un peu bâclée.

Pour commencer, la confrontation entre Eiblock et son frère n'est pas très marquante, la faute à des dialogues trop simplistes reflétant la psychologie basique des personnages.

Ensuite, en lieu et place d'un début d'élucidation des mystères de la série (la recherche du père de Ion, la nature des tremors, la réalité derrière le Genocide Gear, le but des Death Legion...), on a droit à un combat final contre un nouveau super-tremor qui débarque à point nommé, surtout présent comme un prétexte pour donner un sens au pouvoir de Serena, et permettre à Ion de s'illustrer une dernière fois.
Certes, l'affrontement est rythmé et dynamique, les planches fourmillent de détails, mais ça ne cache pas vraiment le vide scénaristique qui fait écho aux tirades poussives de Ion et de ses compagnons, comme au monologue psychotique de leur ennemi.

Enfin, les dernières pages s'offrent même quelques incohérences, avec un changement de cap dans l'objectif des protagonistes, qui donnera sûrement lieu à tout un tas de nouveaux combats que l'on ne verra pas, fin de la série oblige.

Au final, l'impression du début du titre n'aura cessé de se confirmer, pour un shônen assurément dispensable et qui ne restera pas dans les mémoires.