Kuro Gane

Résumé : Japon, 17e siècle. Jintetsu est un tueur à gages redoutable malgré son jeune âge... Mais un jour, il se fait tuer par des chiens sauvages, à la solde de ses ennemis.
Un étrange savant le sauve miraculeusement, mais de nombreuses parties de son corps doivent être remplacées par des pièces métalliques. Jintetsu perd ainsi notamment l'usage d'un oeil, ainsi que celui de ses cordes vocales. Après s'être séparé de son sauveur, le savant Genkichi, Jintetsu reprend sa route de tueur solitaire, avec pour seule compagnie son nouveau sabre, Haganemaru, un sabre étrange qui partage le même esprit que lui, possède un oeil et est doué de la parole...

Mon avis : Un manga de cape et d'épée! Le trait de Kei Toume en est encore à ses débuts, et l'édition francisée de Glénat (agrandissement et retournement des planches) ne lui fait pas honneur, cependant l'histoire est vraiment palpitante et on apprend à mieux connaître le silencieux Jintetsu au fur et à mesure de ses aventures. Un bon seinen, dont la parution a été interrompue en France (seuls deux volumes sur cinq sont parus), mais cela n'entrave en rien le plaisir de la lecture car les chapitres sont indépendants.

Ca a l'air vraiment pas mal ! Mais si le dernier tome est sorti en 1998, je pense qu'une réédition est assez utopique :X

Non faut pas rêver! mais ils ne sont pas épuisés, et sont facilement trouvables, par exemple ici sur amazon.

Critique T.1: Œuvre de jeunesse de Kei Toume, Kuro Gane a été commencé à peu près en même temps que Les Lamentations de l'Agneau.

Il s'agit d'un manga d'action, narrant les aventures d'un toseinin, un genre de "samouraï" errant, sans foi ni loi, et prêt à tuer pour gagner sa vie.

Le héros, Jintetsu, n'a rien d'ordinaire: il meurt dès le début du manga, et va être ressuscité par un savant un peu marginal, Genkichi. Pour le sauver, il l'a transformé en machine de combat, remplaçant les trois quarts de son corps par du métal, à l'image du masque d'acier qui lui couvre le visage. Toujours aussi fin bretteur, Jintetsu a cependant perdu la parole. Genkichi lui confie alors une arme, Haganemaru, qui a elle aussi quelque chose de spécial...

Ce 1er tome est vraiment sympathique à lire, les graphismes de Kei Toume, bien que n'ayant pas la finesse de ses derniers mangas, restent très reconnaissables, surtout au niveau des visages féminins. Les scènes d'action au sabre sont fluides et dynamiques. Les décors, quant à eux, dépeignent en quelques coups de crayon le Japon d'il y a quelques siècles.

Malheureusement, l'édition de Glénat ne rend pas spécialement honneur aux dessins, en les agrandissant au format d'une BD européenne. Sur certaines planches peu détaillées, l'agrandissement donne l'impression d'un manque de finesse. Heureusement la présence de quelques pages couleurs nous redonne le sourire!

L'édition possède également une couverture cartonnée très rigide, et pour compléter la donne, les planches ont été retournées pour une lecture occidentale. Dommage, surtout face à un manga au style si "traditionnel", qui aurait mérité de rester dans le sens japonais.

Pour en revenir à l'histoire, on peut dire que malgré un héros silencieux, on est plutôt intrigué par le périple qui attend Jintetsu. Les guerres de clans font rage, et un toseinin comme lui se retrouve bien vite embarqué dans des combats et des règlements de compte. Même si l'on ne connaît pas ses pensées, il gagne en charisme à mesure que l'on comprend son code d'honneur. Et même à travers tant d'action, l'émotion est aussi au rendez-vous, surtout quand Jintetsu recroise la route d'une jeune fille qu'il avait connu de son vivant...

Un manga de cape et d'épée (japonaise!) à réserver aux fans du genre, mais aussi destiné à tous les amateurs de héros ténébreux, charismatiques et imbattables!

Note : 7/10


Clic Droit et "Afficher l'image" pour voir la taille réelle.

Oui c'est un grand format ^^



Critique T.2: Dans ce 2e tome, on retrouve deux nouvelles histoires. Dans la première, Jintetsu rencontre une jolie jeune fille en détresse, et pour une fois, le voilà aux prises avec le giri et le ninjô, entraîné par la belle demoiselle dans l'éclaircissement d'un meurtre.

Dans la seconde histoire, Jintetsu retrouve une vieille connaissance, Hiwatari no Renji, un toseinin au lourd passé. Il rencontre aussi l'étrange Makoto, une jeune fille déguisée en garçon.
Cette partie, la plus longue du tome, est pleine d'action et de rebondissements. Ayant refusé un "contrat", Jintetsu se retrouve cependant mêlé à de sanglants règlements de compte, et de nombreuses révélations ne cessent de surgir, nous surprenant au final sur la vérité derrière cette histoire de vengeances.

Avec des moments plein d'émotions, d'autres plein de bravoure (les apparitions de Jintetsu entouré de corbeaux noirs!), et surtout une conclusion tragique, ce second tome de Kuro Gane est vraiment plaisant à lire et à suivre, et un peu frustrant aussi, puisque la suite n'est pas sortie en français.

Ce n'est pas très gênant puisque le tome a une fin "fermée", mais pour les curieux (et anglophones), la suite est disponible chez Del Rey.

"Il n'y a qu'une seule chose qui nous différencie aujourd'hui...
l'heure de ma mort ne m'importe plus!"
En résumé: avec de l'action, des combats flamboyants, de l'émotion et des jolies filles en kimono, une histoire de vengeance et d'amitié, nous retrouvons dans ce deuxième volume tous les ingrédients qui confirment les bonnes idées du premier, surtout grâce à un héros atypique et charismatique!

Note : 8/10

Critique T.3: Glénat ayant abandonné les fans en cours de route, les amoureux de ce manga de Kei Toume se seront peut-être tournés comme moi vers l'anglais pour lire ce troisième tome.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça aurait été dommage de passer à côté de la suite!

Mais avant d'en venir à l'histoire, arrêtons-nous un instant sur l'édition proposée par Del Rey. Reprenant un format manga traditionnel (ouf, adieu le format BD de Glénat), avec une couverture simple sans jaquette, et sans pages couleurs, l'éditeur nous gratifie cependant du sens de lecture original (choc: finalement c'est bien l’œil gauche qu'il reste à Jintetsu, et son bras droit! et non l'inverse! damned!). De plus cette version conserve de nombreuses expressions en japonais, avec un lexique à la fin pour les expliquer, un plus non négligeable.

On retrouve trois aventures de Jintetsu. La première, un peu surnaturelle, raconte les étranges évènements qui se produisent dans la maison d'un couple qui héberge notre héros pour quelques nuits, dans une contrée étrangement recouverte par le brouillard.

Dans la seconde, Jintetsu est embauché pour tuer un homme et retrouver une jeune femme, tout cela au milieu d'une âpre guerre au sein d'un clan pour obtenir le pouvoir. Autant dire que notre héros aura fort à faire, surtout qu'un adversaire qu'il a autrefois connu, à présent surnommé "The Scarlet Sparrow" ("l'oiseau écarlate"), est à sa poursuite.
Une histoire de haine où l'amour n'est jamais loin, et qui va finir irrémédiablement dans le sang.

Cette histoire est l'occasion d'admirer les magnifiques dessins de Kei Toume, dans un format enfin à leur mesure (contrairement à chez Glénat). Les visages sont très expressifs, les combats sont plus détaillés, et les décors gagnent également en qualité.

De plus, on a l'occasion d'apprécier une nouvelle fois à leur juste valeur les intrigues imaginées par l'auteur. Même si chaque chapitre de Kuro Gane est indépendant des autres et amène de nouveaux personnages, ils présentent chaque fois un background fouillé, une psychologie souvent torturée, oscillant entre des sentiments conflictuels, à une époque où l'argent, le pouvoir, l'honneur et la vengeance rythment le quotidien, broyant de nombreuses vies humaines.

Cette ambiance est magistralement retranscrite dans la troisième et dernière histoire du tome. Il s'agit de l'histoire d'un fantôme qui hante une route, un fantôme à l'épée cependant bien réelle puisque Jintetsu va se retrouver face à elle! Entre une histoire de famille tragique, un fantôme portant un masque, de mystérieux ennemis usant de drogues, et le nouveau personnage qui suit Jintetsu comme son ombre (en ami ou en ennemi?), on retrouve là un excellent chapitre, avec une conclusion inattendue et qui nous dévoile un peu plus le véritable caractère de notre héros.

Une lecture toujours aussi prenante, encore plus captivante de chapitre en chapitre!

Note : 8/10

Critique T.4: Ce tome est également divisé en plusieurs histoires. Dans la première, on fait la connaissance de Ayame, une voyageuse qui gagne sa vie en jouant (trichant?) aux dés. Une mauvaise habitude qui la met en fâcheuse posture quand ses victimes s'aperçoivent de l'escroquerie. Heureusement elle croise la route de Jintetsu et de Makoto pour la tirer de ce mauvais pas...

Avec cette nouvelle venue, très jolie et au caractère trempé, l'intrigue prend un ton plus léger, avec une histoire d'amitié fraternelle très poétique. L'occasion aussi de voir la relation entre Jintetsu et Makoto évoluer un peu, et de savourer quelques tirades humoristiques.

La seconde histoire "Whisper Doll" ("murmure de poupée") est plus grave et tragique, et nous plonge cette fois dans le passé de Haganemaru. Ce chapitre passionnant met en scène la femme qu'il a autrefois aimée, l'occasion d'en apprendre plus sur notre héros meito!

Un tueur en série assassine des femmes, une troupe étrange produit sur scène une "poupée vivante", on revoit au passage une intrigante "méchante" d'un tome précédent, et surtout Makoto (mise en avant sur la couverture de ce volume) comprend une vérité qu'elle ne voulait pas voir...

Avec une conclusion tragique et poignante, qui va bouleverser nos héros, ce chapitre est un véritable tournant dans la série, magnifié une fois de plus par des graphismes vraiment léchés (on ne se lasse pas des femmes en kimono dessinées par Kei Toume!). Même s'il y a eu un peu moins d'action et de combats, on a la sensation de s'être un peu mieux rapprochés des personnages, et l'on s'est vraiment attachés à eux.

Tout ça nous donne hâte de découvrir le prochain et dernier tome de Kuro Gane, afin de découvrir jusqu'où Kei Toume emmènera ses personnages!

Note : 9/10

Critique T.5: Dans la première histoire de ce volume, Jintetsu accepte un contrat, il doit poursuivre et tuer un certain "Cold Blade Renkaku", qui aurait assassiné la fille de son commanditaire. Sur la route, il croise un homme qui se dit animé par la même mission, et l'attaque sans prévenir...
A travers ce court chapitre, on admire une fois de plus les talents de Jintetsu, dans une intrigue qui lui réserve bien des surprises!

Dans le second chapitre, Jintetsu se retrouve en prison, après avoir été pris pour l'étrange créature masquée qui attaque les voyageurs!
On retrouve à nouveau Makoto, fidèle alliée de Jintetsu quand il s'agit de ne pas le laisser mourir, et ils ne seront pas trop de deux face à une ennemie qu'ils connaissent bien...

Dans la troisième partie, le dernier arc de la série amène encore un nouveau personnage, la jolie Koyoi, escrimeuse hors pair. Cette jeune fille inexpressive mais déterminée va croiser la route de Jintetsu et de Makoto d'une manière inattendue...

Kuro Gane se conclue d'une bien belle façon, sur une fin certes un peu ouverte, même si l'essentiel est dit quant à nos héros. De bout en bout, Kei Toume sera parvenue à nous séduire avec un héros charismatique et original, avec des histoires de samouraïs bien ancrés dans le Japon féodal, mais surtout une petite touche personnelle, avec une galerie de personnages féminins de caractère!

Manga d'action qui nous réserve de beaux moments d'émotions, mené par un héros attachant et très humain, Kuro Gane séduira tous les fans de l'auteur, mais aussi ceux qui aiment les mangas de samouraïs!

Note : 8/10

Oui 5 tomes seulement ^^

Bouh, vilain Glénat!
C'est vrai qu'ils se sont craqués, d'arrêter la série comme ça en plein milieu! :s

Ah oui, ça ne m'a pas aidé à les porter dans mon cœur un coup comme ça ^^'

Kei Toume se vend mal aussi chez Delcourt, pour autant ils terminent leurs séries (Les Mystères de Taïsho, Sing Yesterday for Me...). Par contre je ne pense pas qu'on aura d'autres séries de cette auteur après ça en France!