Hana-Bi
Hana-Bi est le 7eme film de Takeshi Kitano (ou Beat Kitano) acteur, réalisateur, présentateur télé et j'en passe qui bien qu'étant très connu au Japon, est devenu populaire en occident avec ses films, comme Sonatine ou Kids Return ... Et surtout Hana-Bi, qui lui aura valu un lion d'or au festival de Venise (je crois bien qu'il s'agissait d'un lion d'or).
Le film fut réalisé en 1997 et est édité en France, bien qu'il soit assez dur à trouver (il est trouvable, entre 10 et 50€ ... Mais plutôt 10 ^^).
Synopsis :Terriblement traumatisé par la fin prochaine de sa femme et la paralysie d'un de ses collègues, blessé au cours d'une fusillade, le détéctive Nishii quitte la police. Il va commettre un hold-up pour soulager les misères de ceux qui l'entourent. La sérénité du dernier voyage qu'il entreprend avec sa femme, vers le mont Fuji, va être brisé par l'arrivé de Yakuzas vengeurs. (source, dos du coffret "Kitano Collection 2").
Mon avis :Kitano est un auteur très particulier, et très singulier également. Ce film ne sort pas vraiment de son style habituel, mais parvient à se renouveler suffisamment pour ne pas proposer une simple redite.
Bien que le personnage joué par Kitano ne soit plus un Yakuza, il ne change néanmoins pas vraiment d'archétype : il joue un type impulsif, parfois violent, presque muet mais qui reste toujours assez humain, malgré ses accès de violence.
C'est vraiment ce personnage qui fait le lien avec les autres films de l'auteur, et qui impose son rythme au film qui sera tantôt très banal, avec de très longues scènes presque vides, ou Kitano se contentera de filmer (et de jouer) des instants normaux de l'existence de ses personnages, mais qui ne se retient pas lorsqu'il s'agit de mettre en scènes la violence, parfois très brutale, mais toujours filmée de façon presque pudique, souvent hors-champ, mais quand bien même celle ci est montrée, Kitano ne s'y complait pas, s'en servant comme outils pour arriver à ses fins, et non comme une fin pour le film !
Mais toujours, le film est presque muet, seuls certaines répliques sont conservées, et Kitano n'hésite pas à couper au montage certaines phrases, préférant se concentrer sur le jeu, minimaliste de ses acteurs et sur le visuel plutôt que sur la parlé, renforçant le côté contemplatif de l’œuvre.
Bien entendu, ce film est particulier et ne plaira pas à tout le monde, comme tous les autres Kitano, d'un côté le film est très "mou" et même les scènes de fusillades ne pourrons pas satisfaire les amateurs d'action et de l'autre ceux qui ne peuvent supporter l’hémoglobine, tout aussi factice soit elle, ne pourrons pas tenir bien longtemps quand les fameuses scènes d'actions molles arriverons.
Cependant pour tous les autres, ceux qui recherchent un film beau, pas spécialement en terme d'image mais en terme d'émotions, un film tranquille, stylisé et réaliste sur le deuil, entre autre, serons certainement ravis.
Même si Kitano ne surpasse pas certains de ses anciens films, car il est difficile de ne jamais regarder l'heure, alors même que le film ne dure qu'1h40, ses fans ne serons pas déçus. De plus, il s'agit là d'un bon point de départ pour aborder la filmographie de l'auteur, il s'agit donc d'un film que je conseil vivement, et dont les quelques longueurs sont compensées par des moments simplement beaux !
4/5