La traversée du temps
Aussi connu dans son titre anglophone, plus parlant, "the girl who leapt through time" (je prend soins de le mettre car il est très différent du notre, tout comme spirited away qui est le nom du voyage de chihiro).
Alors, la traversée du temps est un film de Mamoru Hosoda, réalisateur ayant la cotte en ce moment puisqu'il a réalisé "les enfants loups ame&yuki" qui est un des anime les plus populaire du moment (presque systématiquement dans le top 10 des sites de classification) ainsi que "summer wars", cependant il ne faut pas oublier qu'il a réalisé aussi les deux premiers moyens métrages digimon (massacrés dans les sorties dvds occidentales) ainsi que le 6eme film de one piece.
Le film est animé par MadHouse ( Death note, perfect blue je ne vais pas vous faire une liste
).
Fait peut être méconnu et qui pourrait intéresser certains ici (je pense notamment à Sherryn ^^), mais ce film est adapté d'une nouvelle éponyme très populaire au japon, éditée en France aux éditions "L'école des loisirs". L'auteur de cette nouvelle a également écrit le support de base de Paprika, et la traversée du temps en encore aujourd'hui régulièrement adaptée (de 1972 à 2010 on compte environs une dizaine d’œuvres)
Quant au film il est édité par Kazé chez nous, et fait étonnant il n'est pas trop cher ! J'ai eu le miens pour 10€ (dans un coffret avec 2 films à 20€) et il se trouve à 13€ dans une fnac. Il est sorti chez nous en 2007, mais fut réalisé en 2006.
Mon avis :Mamoru Hosoda est souvent considéré en France comme le successeur de Miyazaki, aux USA il est encore mieux considéré et les enfants loups se classe presque systématiquement devant ses films phares comme chihiro.
A tord ou a raison force est de constater qu'en ce moment, nous n'avons plus de grand réalisateur médiatique comme Miyazaki, et Hosoda semble être la seule alternative.
Pourtant son cinéma n'a rien a voir avec celui du maitre, car toujours profondément encré dans le réel, aussi étrange que cela puisse paraitre avec une histoire de voyage dans le temps ^^.
Par réel je veux en fait dire "quotidiens", car malgré les éléments clairement surnaturels du films, au final les personnages sont lycéens, simples, et un peu stupides.
C'est la que le film est vraiment bon, il parviens sans soucis à nous montrer, sans que cela soit choquant, l'irruption du surnaturel dans le quotidiens on-ne-peux plus réaliste (bien qu'un peu fantasmé), et les utilisations que les, enfin, que la, principale protagoniste va en faire.
Et comme on pourra s'y attendre, comme le film le laisse habillement présagé dans sa partie d'exposition, Makoto (l'héroïne), pas franchement diabolique, ne va rien chercher d'autre que le plaisir immédiat, et va se complaire dans sa conditions, qui lui conviens très bien pourquoi avancerai-t-elle ?).
Le film n'évoluera pas beaucoup plus, Hosoda développant bien son thème, sans en faire trop, et sans ambitions démesurées, toujours appuyé par une réalisation excellente et un symbolisme permanent (jouez au jeu des "représentations du temps !", vous serez surpris).
Et la ou le film brille, c'est justement au niveau de sa critique du comportement de son propre personnage. En effet ici le film montre de façon plus ou moins clair les problèmes induis par un tel pouvoir : Makoto se complait dans sa situation, par conséquent elle décide d'annuler le moindre imprévu, la moindre inconvenance, elle ne découvre donc plus rien, et mène une vie sans surprise.
Seulement voila, une phrase revient souvent et illustre bien un autre aspect du film "time wait for no one", ou, "le temps n'attend personne", pas même une voyageuse temporelle ... Et la dure réalité revient violemment au visage de Makoto ... Ce qui donne au film un aspect étonnement sérieux et bienvenue.
C'est du moins ce que j'aurais aimé écrire, mais Hosoda prend peur, et là ou le film aurait pu être génial, il se ravise et nous offre un dernier acte revenant en bonne partie sur ce que je dis plus haut, se conformant un peu plus aux normes !
C'est absolument dommage car sans cela (avec un acte 3 retravaillé du coup), le film aurait été presque parfait : Une réalisation audacieuse, un symbolisme intéressant, une musique peu présente mais remarquée, une animation aux petits oignions de laquelle on ne regrettera que la 3D (MadHouse, pour le meilleur et pour le pire), une photographie et une lumière fantastique et quelques scènes justifiants à elles seule le visionnage du film ... Malheureusement la fin tombe assez facilement dans le cliché de l'happy-end, à la limite du deux-ex-machina (limite).
Bref, que de potentiel gâché :/ .
Le réalisateur est encore jeune et plein d'avenir ... Et de tous ses films, celui ci restera mon favoris ... Mais même si au niveau de sa réalisation il égale, voir surpasse, Miyazaki, ce dernier adoptant un style bien plus austère et moins accessible. Hosoda manque encore d'ambition dans le meilleur des cas, sinon, j'ai bien peur que cela soit un manque de créativité ... Attendons et espérons :/ .
Et puis aller, avec Yoshiyuki Sadamoto au chara-design ... Je peux tout pardonner x) !
C'est pourquoi je met tout de même à ce film la très bonne note de
4.5-/5