Cosmoship Yamato
Cosmoship Yamato est un manga de Leiji Matsumoto paru en 1974 au Japon et édité chez nous depuis 2016 par BlackBox.
Le manga est une version papier d'un anime extrêmement célèbre dont l'implication de Leiji Matsumoto varie selon les sources de créateur à simple mecha-designer, je ne m'avancerais donc pas à vous annoncer qu'il s'agit là de la "version originale" de Space Battleship Yamato de 1974, car je n'en sait rien, et qu'il est parfaitement possible que l'anime ai été en projet avant l'arrivée de Matsumoto, qui en aurait reprit les rennes par la suite. Cela dit Space Battleship Yamato est depuis très fortement associé au fameux "Leijiverse" et toutes les suites/remakes à cette série se sont vues associées son nom.
Synopsis :En l'an 2199, la flotte de la planète Gamilas attaque la Terre en projetant contre elle des astéroïdes radioactifs afin d'y éradiquer toute vie. Les humains n'ont d'autre choix que de se réfugier sous terre, créant de gigantesques cités.
Deux jeunes recrues militaires se retrouvent un jour sur la planète Mars afin d'inspecter les débris d'un vaisseau extra-terrestre. Il y découvrent le corps d'une jeune femme tenant dans sa main une capsule qu'ils décident de rapporter sur Terre.
Celle-ci contient un message de la reine d'Iscandar, Starsha. Cette dernière dit posséder une machine servant à décontaminer les planètes. La capsule contient également les plans d'un vaisseau permettant de rejoindre la planète Iscandar. Les humains vont alors le construire à partir des débris d'un vieux cuirassier de la seconde guerre mondiale et partir vers Iscandar à bord du Yamato ! (source
Manga News)
Mon avis :Œuvre originale ou non, qu'importe, Cosmoship Yamato est une œuvre de Leiji Matsumoto des années 70, et il fallait donc que je m'y penche, par curiosité, envie de me planger encore d'avantage dans la lecture de manga rétros, et pour soutenir l'entreprise éditoriale de BlackBox, qui nous propose des éditions tout à fait sympathiques, relativement abordables et surtout, qui ne semble pas prêt de s'arrêter ! Merci donc à BlackBox encore une fois de rendre accessible des titres fondateurs de la BD nippone avec une traduction française digne de ce nom, maintenant si les livres pouvait bénéficier d'une légère contextualisation, et/ou de notes sur l'auteur, ce serait encore mieux ^^ (jamais content le gus).
Mais pour en revenir au titre, et bien il me semble difficile d'en parler trop longtemps.
Certes le scénario est assez singulier, non pas car il propose une aventure jamais vue ailleurs, mais justement parce qu'il la propose majoritairement hors-champs, éludant sans détours ce que l'on croyais être le climax des 3 volumes à la fin du 1er tome, pour se focaliser à la place sur les conséquences, et sur le retour à la vie normale des membres d'équipage du cuirassé, ce que l'auteur réussi admirablement avec des passages qui comme toujours, sont d'une force assez bluffante.
Car on en ici en terrain connu, Matsumoto brille dans le Space Opéra romantique et inventif, ce qu'est exactement Cosmoship Yamato, qui n'est pas avare en personnages idéalistes, prêts à mourir pour la Terre, pour de grandes idées, pour des principes (bon bien sur on échappe pas a l'étrange statu de la femme dans ses titres, que je n'arrive toujours pas à saisir).
Et si l'on pourrait craindre qu'un simple voyage dans l'espace, à priori totalement vide, pourrait être ennuyeux, et bien sachez tout d'abord que 30% du temps est passé sur Terre, et que chacune des péripétie sait se renouveler, parvient à apporter de la nouveauté, soit sous la forme d'une nouvelle menace, soit sous la forme d'un phénomène cosmique plus ou moins étrange et poétique, sans jamais tomber dans le relativement ennuyeux "combat du chapitre" contre le méchant récurant.
Mais voila, Matsumoto reste Matsumoto, et si il maitrise toujours aussi bien certains sujets, il ne semble pas non plus s'améliorer ou que ce soit, ainsi la chronologie du Leijiverse se complexifie encore d'avantage, avec l'apparition fort émouvante certes mais complétement absurde d'un Albator anachronique, le dessin reste assez pauvre, non pas au niveau du trait en lui même, qui conserve cette élégance, mais au niveau du découpage, répétitif, sans réel motif ni recherche ou efficacité, ou au niveau du chara-design, toujours aussi générique.
Mais c'est encore une fois la non-fin de l'histoire qui vient nous laisser une impression de gâchis après la lecture, car si cela convenait plutôt bien à "Queen Emeraldas" qui n'avait pas réellement de but, pour Cosmoship Yamato, le fait de ne pas voir le Yamato arriver à son
but reste toujours gênant, et comme d'habitude il faudra se tourner vers la version animée, de 1974 ou de 2012, pour trouver les réponses que l'on cherche.
Cela ne choquera pas les lecteurs familiers de l'auteur, et c'est pourquoi ce titre leur est principalement réservé, je ne revient donc pas sur mon conseil de plutôt commencer avec Queen Emeraldas.
3.5+/5