Lady Snowblood

Sayo, condamnée à la prison à vie, pour avoir tué l'assassin de son mari et de son fils, ne vit plus que pour une chose : donner naissance à l'instrument de sa vengeance. Elle décède malheureusement en couches en donnant le jour à une fille, Yuki, qui, suivant sa destinée, deviendra la redoutable Lady Snowblood, aux charmes aussi affûtés que le sabre !

Encore un manga devant lequel j'ai longtemps reculé à cause du graphisme, mais à tort bien évidemment ! Comme pour Lorsquen ous vivions ensemble, mais dans un autre genre, l'action est très fluide et l'agencement d'images très expressifs. On comprend vraiment les sentiments des personnages tout en étant immergés par l'ambiance. L'héroïne est vraiment classe en tueuse à gage. Au fur et à mesure de ses missions, on découvre non seulement comment elle opère mais son passé nous est dévoilé petit à petit ainsi que ses motivations de vengeance. C'est vraiment un manga très prenant et passionnant, j'adhère totalement. Je lirai la suite dès que possible, ça faisait un moment que je n'avais pas été aussi enthousiaste avec un manga de la bibliothèque.

Si je ne me trompe pas, c'est le manga qui a inspiré "Kill Bill" à Tarantino ?
Je suis assez intéressée ^^

oui c'est ce qu'on dit
mais comme j'ai pas vu le film je sais pas faire la comparaison...

L'histoire de base de Kill Bill est un peu différente quand même, si j'en crois le résumé ^^" mais il y a cette idée de guerrière qui vit pour la vengeance...

J'ai lu les deux premiers tomes à la bibliothèque et j'ai été aussi conquise que Sherryn. Les dessins ont un peu vieilli mais restent très beaux, on sent l'influence des "estampes" japonaises, les visages sont très expressifs et les vêtements splendides (que de kimonos! *__*).
On s'immerge très vite dans l'histoire de cette vengeance sanglante, grâce à un scénario simple mais solide, et à un découpage de l'action clair et efficace. L'héroïne est très charismatique et parvient à se sortir de toutes les situations grâce à ses talents de tueuse à gages, rendant l'ensemble curieusement spectaculaire et émouvant à la fois... ^^
Je précise quand même qu'il y a beaucoup de sexe et de violence dans ce manga (réservé donc à un public averti).

Un seinen atypique mais qui vaut le détour!

Je viens de terminer le premier tome, sacré pavé !

Alors bien que tout ça puisse paraitre répétitif, le thème de la vengeance, Lady Snowblood qui part de mission en mission, etc... Hé bien ça ne l'est pas ! Dans ce premier tome, ces "missions" sont entrecoupées de diverses histoires, les origines de Yuki, la vie de sa mère, son enfance à elle, mais aussi par le fil rouge de l'histoire, sa quête de vengeance envers ceux qui ont brisé les vies de sa mère et de sa famille.

Mais même sans ça, les missions de paraissent pas répétitives, puisqu'elles sont assez variés et présente une face inconnue du Japon, nous faisans par la meme occasion decouvrir cette époque du Japon, méconnu pour la plupart.

En ce qui concerne le dessin, il est vraiment special (dans le bon sens) et participe pour beaucoup à l'ambiance que dégage le manga, on est vraiment loin de ce qu'on vois actuellement !


En conclusion, une série que je recommande, autant pour son histoire, vengeance mêlant sexe et violence que pour les themes et l'époque abordée.

Encore une fois, kana assure avec la publication et les diverses réimpressions de cette série ! Cela fait plaisir que de voir un éditeur faire du manga rétro, et surtout de tenir ses stocks afin de ne pas en faire des objets de collection hors de prix, comme pourrais le faire, au hasard, Delcourt !
Et surtout, ce qui fait encore plus plaisir, c'est de voir ces livres agrémentés d'une préface très complète, de deux post face extrêmement enrichissantes sur l'auteur et l'époque de création du titre et surtout ... La date est mentionnée en fin de tome !!1972, et si cela peut paraitre trivial de prime abord, il n'en est en réalité rien, et c'est même tout le contraire.
Lady Snowblood est une œuvre ou la violence et le sexe ont une place primordiale, c'est une œuvre qui se déroule au Japon de l'ère Meiji et qui en dit autant sur son contexte que sur son époque ! Et ignorer sa date de création serait passer à côté d'un des intérêt majeur de la série.

Tout d'abord la série nous propose une superbe histoire, assez brève mais diablement intense servie par de merveilleux dessins et un découpage absolument bluffant, s'inspirant d'estampes traditionnelles mais instaurant un style graphique assez particulier à l'époque, ou le mouvement n'a plus d'importance, et ou l’immobilité de chacune des cases leurs donne un aspect si singulier !
Mais Lady Snowblood c'est aussi un voyage au cœur d'un Japon en plein bouleversement économique et politique, avec le retour de l'empereur et la fin du shogunat, mais également un ouverture sur l'occident et des tentatives de réformes du pays provoquant bouleversements identitaires et vives réactions conservatrices, ce que le titre parvient parfaitement à retranscrire en faisant voyager son héroïne au travers de multiples lieux, tous ayant leurs propre histoire, et donnant au lecteur un aperçu assez intéressant de l'ère Meiji (non pas que je soit un expert en la matière, mais le manga cite souvent des noms de personnages, de lieux et d’évènements réels, et semble correspondre à ce que j'avais lu sur le sujet).

Et c'est aussi, surtout, une œuvre ancrée dans son époque, le début des années 70, et qui est imprégné des thématiques et des problématiques de cette période, se servant du contexte féodal comme d'un prime ou d'un outils pour critiquer des travers ayant cours à l'époque, ou qui illustre simplement les changements de mentalité qui prenait forme dans certains milieux.
Ainsi la place de la femme, jusqu'alors très mineure au sein de la BD nippone, prend énormément d'importance, tant qu'on a le droit à une héroïne, qui sans jamais renier ni son corps ni sa féminité évolue dans un monde d'Homme, bien mieux qu'eux d'ailleurs. Cet aspect "politique" est d'autant plus visible dans le 3eme tome, qui paradoxalement est peut être le meilleure de la série, paradoxalement car il s'agit d'une suite assez étrange, et presque artificielle ou le terrible assassin devient une prof de gymnastique suédoise, et le fait car "la gymnastique suédoise est une chose fantastique!", mais peut être le meilleur tome car sous ses airs assez débile, disons le, on y trouve non seulement une illustration passionnante des mutations nipponnes de l'ère Meiji, c'est à dire d'un Japon qui tente d'apprendre de la culture occidentale afin de l'assimiler et de la mettre au service du pays, ce qui se heurte à une vive réaction nationaliste (on parle d'ailleurs aussi de l'éducation des femmes, ce qui était pendant une brève période une vrai préoccupation du pays, autant vous dire que les réactionnaire ont eu plus ou moins gain de cause), mais il s'agit là encore de l'illustration de cet aspect militant, puisque Lady Snowblood y passe d'assassin à héro du peuple, luttant contre un état policier, réactionnaire et pour une remise en question peut être du conservatisme japonnais, souhaitant s’imprégner d'avantage de culture occidentale, dans une époque post-68 ou le rock et le jazz avait un certain succès chez la population.

Tout cela n'est qu'interprétation, et je ne suis ni historien, ni spécialiste de l'ère Meiji ou du Japon, néanmoins tout cela illustre la grande complexité, sous des airs d'histoire de vengeance excellente certes, mais que certains pourrais qualifier de vide. Lady Snowblood est loin d'être un titre vide, non seulement car il s'agit d'un titre graphiquement très intéressant, qui aura été influencé et qui aura influencé de nombreux auteurs, japonnais ou non, mais c'est également une série qui a un intérêt historique très fort, comme reconstitution d'une époque passée (l'ère Meiji) et comme éprouvette de l'ambiance et des idées de certains milieux dans les années 70 au Japon ... Et c'est pour ça qu'il est capital de toujours mentionner la date d'un manga, rétro ou non, ou de nouvelles, et qu'il est toujours intéressant de regarder et de restituer du mieux que l'on peut le contexte de création d'une œuvre comme celle-ci, car sinon, on risque de passer à côté d'une 2nde lecture tout à fait passionnante !

Je l'achèterais bien, si je trouvais le coffret d'occaz ^^
Histoire de lire enfin le 3e tome aussi!

Les 3 tomes, sans le coffret, sont tous disponibles et réimprimés sinon ^^ les occasion ne devrait pas être trop dure à trouver.
Le seul plus du coffret est qu'il est fourni avec quelques illustrations format carte-postales, mais rien ne garanti qu'un coffret d'occas le auras toujours.