Lecture finie, me revoilà comme promis!
Simple comme l'amour #2 à 14 (fin): C'est dans ces moments-là qu'on est content d'avoir acheté l'intégrale pour pouvoir tout lire d'un coup sans attendre des années pour avoir la suite.
J'ai quand même essayé de faire durer le plaisir... Je n'ai pas réussi. XD
Mais bon, c'est pas grave, je sais que je pourrai les relire quand je veux!
J'ai toujours trouvé super difficile de parler des séries tranche-de-vie, parce qu'il ne s'y passe pas grand chose en terme d'évènements, et que ça gâcherait tout de les raconter de A à Z. De toute façon, l'intérêt de ce genre de titres ne réside pas vraiment dans ses scènes d'action et de suspense, mais bien dans sa manière de capter le quotidien de façon authentique tout en le sublimant pour le rendre intéressant. Et Fusako KURAMOCHI y parvient d'ailleurs à merveille, je trouve qu'elle excelle vraiment dans le genre! *o*
En terme d'ambiance, je rapprocherais volontiers ce titre de
Barakamon et de
Yotsuba. On retrouve en effet le côté "vie de village" du premier, et les bonheurs simples du second, et les trois séries ont à mon avis aussi en commun le fait de ne pas être de très grandes réussites commerciales (ce n'est rien de le dire XD).
Dans
Simple comme l'amour, il y a un peu de
Kamakura Diary aussi, avec ses histoires familiales et amoureuses compliquées, mais en moins tragique...
Curieusement (ou non...), les lecteurs se détournent facilement des séries dont le pitch manque de piquant et d'enjeu, où les personnages nous ressemblent et ne sont pas parfaits, où les évènements ne sont pas empreints de drames constants.
Personnellement, je fais partie de ceux qui sont capables d'être fan des deux genres, et j'apprécie autant le suspense dramatique et épique d'un tome de
l'Attaque des Titans, que la douceur, les doutes, et les joies simples d'une journée de Soyo dans son village.
Après tout, quand c'est bien écrit, on s'immerge facilement dans un manga quel qu'en soit son sujet!
Concernant les dessins, je dirais que les graphismes un peu datés (la série a commencé en 1995 en même temps) ont parfois tendance à manquer de soin sur certains visages, mais cela reste ponctuel, la majeure partie du temps le chara-design reste très expressif et reconnaissable. Les arrières-plans sont très évocateurs et plantent bien le décor en tout cas, on entendrait presque les cigales! ^^
A part ça, les planches originelles qui étaient en couleur devaient être chouettes, malheureusement elles ne rendent pas très bien en noir&blanc dans la VF. ^^'
Je reste enfin partagée sur le choix des couvertures de la VF, même si une fois qu'on a lu la série, elles semblent parfaites. Mais je ne suis pas sûre qu'elles accrochent le regard quand on ne connaît pas le titre! XD
Même remarque pour le titre VF qui fait un peu nian-nian et laisse entendre que la série s'oriente uniquement sur de la romance (alors que ce n'est pas le cas), là où le titre en VO,
Tennen Kokekkō ("une douce brise sur le village", avec une référence au prénom de l'héroïne Soyo -> la brise) me paraissait plus poétique (mais peut-être encore moins vendeur, qui sait
).
Le film qui a été tiré du manga s'appelle
A Gentle Breeze in the Village en tout cas, et pour une fois, l'anglais sonne juste!
Personnellement j'ai été touchée par l'atmosphère qui se dégageait de la série. L'héroïne, Soyo, est en effet très attachante, tout comme les autres enfants qui habitent dans le village: il y a d'abord son petit frère, Kôtaro, qui grandit plus vite qu'on ne s'y attend, Ibuki qui est un peu trop franche, Atsuko, la fleur-bleue qui rêve de devenir mangaka, et les deux petites, qui ne sont pas les dernières quand il s'agit de faire des bêtises ou de se faire remarquer. Puis bien sûr, il y a Ôsawa, le beau gosse venu de Tokyo...
J'ai aimé que l'histoire ne tourne jamais en rond pour amener les évènements, que les sentiments romantiques ne mettent pas 13 tomes à être dévoilés, que les histoires d'amitié soient aussi touchantes que réalistes dans leur évolution au fur et à mesure que les années passent, que le scénario s'attarde autant sur le quotidien et les aventures des enfants que sur ceux des adultes du village, que la mangaka ne se gêne pas pour parler de règles ou dessiner les personnages qui vont aux toilettes, qu'elle les dessine bronzés quand c'est l'été, qu'ils ne soient pas tous beaux, qu'elle soit capable de faire un chapitre sans dialogues qui soit quand même compréhensible - et même drôle, qu'elle ne dramatise jamais à l'excès les disputes ou les petites trahisons qui finiraient en explosion/divorce/meurtre (rayez la mention inutile) dans d'autres shôjôs, qu'elle analyse avec tellement de facilité les sentiments les plus inavouables et pourtant humains qui nous bouleversent, comme l'attachement, la suspicion, la jalousie, l'égoïsme... J'ai aimé que la mangaka nous projette sans prévenir dans un chapitre "et si ça s'était passé comme ça...", parce que ça ressemble tellement aux films qu'on peut se faire parfois tout seul dans notre tête, et qu'on n'oserait jamais raconter à personne. XD
Simple comme l'amour m'a touchée de bien des façons, et m'a même rendue un peu nostalgique puisque j'ai moi aussi grandi dans un village à la campagne où on était moins de dix enfants, et que j'ai moi aussi connu le mélange des niveaux en primaire (avec les CP, CE1, CE2 dans la même classe, comme on n'était pas nombreux) - sans surprise, cette école a d'ailleurs fermé depuis.
Je ne sais pas bien si ce topic éveillera votre intérêt ou non, mais je comprends quelque part la frustration qu'a ressenti l'équipe d'Akata quand ce titre n'a pas su trouver son public, et je pense qu'il n'est jamais trop tard pour faire connaître et parler d'une bonne série, même s'il n'est pas facile de se la procurer comme elle est en arrêt de com'. Mais je vois des tomes en occaz assez souvent sur les sites marchands donc ce n'est pas mission impossible!
En résumé, je dirais que
Simple comme l'amour est une série drôle et touchante, assez unique dans son genre, et qui a certainement dû inspirer plein d'autres mangakas. Ça mérite le coup d’œil en tout cas!
Quelques planches, évidemment sans spoil, pour vous donner une idée du style des dessins:
- Spoiler:
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