Arzach

Arzach est une séries de petites nouvelles de SF (à peu près) dessinée et scénarisée par Moebius (dessinateur de L'incal, 1er du nom et de Blueberry par exemple) à ne pas confondre avec "Arzak l'arpenteur", 1er tome d'une série débutée en 2010 que Moebius n'aura pas l'occasion d'achever.
Ces petites nouvelles était publiées de 1973 à 1987 dans les magasines Pilote puis dans Métal hurlant. Et ne furent pas éditées, jusqu'en 2011 ou les Humanoïdes associés l'éditent en Album relié (dont la couverture illustre ce post).

A noter également que dans cette édition (il en existe peut être d'autres) la nouvelle nommée "la déviation" est intégrée. Moebius la considère comme un pivot de sa carrière, ou du moins comme une des œuvres majeure de sa période "libératrice", ou les tensions au sein de Pilote montait, jusqu'à la formation de métal hurlant.

Synopsis (ou du moins ce qui s'y rapproche le plus) :

Composé de huit nouvelles graphiques publiées dans les magazines Pilote et Métal Hurlant entre 1973 et 1987, Arzach compile des histoires qui ont véritablement révolutionné la bande dessinée. Des récits sans bulles, un schéma narratif novateur, des graphismes qui fourmillent de détails, Arzach est un album phare : il est celui où Giraud devient Moebius, laissant de côté les dessins réalistes de Blueberry pour explorer « le niveau le plus profond de la conscience, à la frange de l’inconscient». Un chef d’œuvre. Cet album contient : - La déviation - Arzach (source les humanoïdes associés )

Mon avis :

Et oui, il n'existe pas vraiment de synopsis pour cette œuvre, en effet il s'agit de nouvelles assez décousues entres-elles, dont le principal point commun (mais qui n'est pas une constante ^^) et ce personnage de l'arpenteur, qui vole au dessus de paysages dévastés sur une sorte de ptérodactyle de béton/robot.

De plus, pour ne rien arranger, ces nouvelles sont muettes, pour la grande majorité (la déviation est à part, j'y reviendrais), Moebuis se concentrant sur le dessin, et s'y reposant pour raconter des petits épisodes.
Et force est de constater que c'est un franc succès, les dessins sont simplement magnifiques, magnifiquement laid d'ailleurs, Moebius possède un trait organique, sale, presque pornographique, sans pour autant devenir malsain, pleinement dans l'esprit de métal hurlant. Sans oublier la recherche graphique absolument excellente ! L'univers, pourtant totalement muet, est d'une richesse extraordinaire, et les images qui en résultent sont captivantes, en tout cas l'image de cet homme chevauchant sont oiseaux me plait énormément, et visiblement plait à beaucoup de personnes, notamment Miyazaki ^^ (et l'image de la couverture est une image assez connu par ailleurs). Tout comme cette plaine-anémone et bien d'autres choses. Moebius nous montre un des meilleurs univers dévasté qu'il m'ait été donné de voir ... (Mal?)heureusement il est incompréhensible.

Quant à "la déviation" publiée dans Pilote en 1973 ... Comment dire ... Moebius a annoncé avoir souhaité retranscrire un délire aux champignons hallucinogènes (dans le documentaire "moebius redux) ... Et c'est plutôt réussi x).
Rien n'a de sens dans cette nouvelle, dès la 2nde case tout part en vrille, et ne retombe plus droit par la suite, il s'agit d'un couple (moebius et sa femme en fait) partant en vacance à l'île de ré, et qui traverserons un désert de barils radioactifs, des géants de surface et autres féroces empêcheurs-de-passer. Je crois que cela suffit comme description ^^, si vous voulez d'autres images, ont dirait du claude Ponti sous acide x).
Niveau dessin là aussi on ne reconnais qu'assez difficilement sa plume (je ne suis peut être pas habitué), il fait ici pas mal penser à du Gotlib (qu'il m’entonne d'ailleurs, jalousant sa mitraillette installé sur le toit de sa voiture), avec un style noir et blanc, plus noir que blanc ^^.
Que cette nouvelle ai été publiée dans Pilote me sidère, mais ce fut le cas ^^.

Au final ce recueil est assez compliqué à noté, puisque tout ne se vaut pas, d'un côté ce qui est sur c'est que 18€ pour 1/2h de lecture, ça fait beaucoup, mais en même temps 18€ pour d'aussi bons dessins et un si bon univers ce n'est pas si choquant. Sans compter "la déviation" véritable délire, toujours très drôle !
Et puis cette belle édition est quand même bien travaillée ^^. Personnellement, je ne regrette pas mon achat, cependant c'est une série de titres très spéciale, qui ne plaira pas du tout à tout le monde, reste que sa place dans le paysage de la Bande-Dessinée Franco-Belge est assez importante pour qu'on s'y attarde, si vous avez l'occasion de mettre la main dessus durant une bonne demie heure, donnez donc une chance à ce recueil pour le moins atypique ^^.

En tout cas pour moi la note sera de