Rofl
Rolf, ou Rowf est une BD d'environs 30-40 pages de Richard Corben, auteur notamment de HellBoy et parue en 1971. En France, elle aura bénéficié d'au moins une édition couleur chez les humanoïdes associés, et peut être également d'une édition noir et blanc, c'est à dire dans sa version originale.
Les deux éditions sont en rupture, mais la version couleur se trouve sans mal, je n'ai pas cherché la seconde.
Synopsis :Sur la paisible terre de Canis, d'étranges envahisseurs arrivent un jour, équipés d'armes comme personne n'en a jamais vues dans ce pays. Ils détruisent le château du roi et enlèvent sa fille pour la ramener à leur chef. Mais à leurs trousses, il y a Rolf, le chien fidèle de la princesse, qui aime autant sa maîtresse qu'elle l'aime en retour. Suite aux maléfices d'un sorcier, Rolf n'est plus un chien, sans être vraiment un homme non plus. Juste un monstre à mi-chemin entre les deux. Mais un monstre fou d'amour... (source
Sens Critique)
Mon avis :Cité comme une influence importante de Miyazaki lors de la création du film Nausicaä (cf l'artbook), et venant d'un auteur reconnu comme Corben, Rolf avait à priori tout pour plaire, et si le synopsis semble peu inspirant de prime abord, il n'est pas toujours pertinent de se fier à quelques lignes de textes pour se faire une opinion.
Pourtant il aurait été ici plus judicieux de s'y arrêter, car le synopsis peu inspirant ne sert qu'a masquer une histoire ... Peu inspirante, à base de fantasy bon marché, d'orques et d'homme-bête. Sans pour autant en devenir mauvaise, car certaines idées sont bien sympathiques, et ce n'est pas comme si la fantasy était un genre laissant la place à l’innovation, seulement l'album s'arrête bien trop tôt, et juste au moment ou des thématiques faisait leurs apparitions pour au final nous laisser un goût d'inachevé, comment en 35 pages développer une histoire développant des personnages et abordant des thématiques ?
Et si le fond est assez creux, ce n'est pas la forme qui vient rattraper le tout, puisque seul le découpage des cases, dynamique, assez inventif et proposant de nombreux cadrages très intéressants, vaut le détour, les dessins étant certes particuliers, mais assez approximatifs, souvent peu lisibles, et sombrant au passage dans une vulgarité gratuite, pensant qu'il est essentiel de dessiner, mal, une blonde aux gros seins comme héroïne, pour la dénuder sans raison, frontalement, sans aucune espèce d'érotisme, échouant non seulement à nous faire passer son personnage pour crédible, mais échouant également à plaire au lectorat masculin (ce qui serait visiblement la raison de la présence de ces deux planches, le fan-service n'est pas une spécialité nippone, cela dit les américain n'en maitrisent aucune ficelle ^^').
Il ne s'agit pas spécialement d'une mauvaise lecture, puisqu'en 35 pages, si on à pas le temps de s'attacher à quoi que ce soit ou de développer une quelconque intriques et/ou thématique, on a pas non plus le temps de s'ennuyer, et l'histoire principalement muette se lit très rapidement.
Cela dit Rolf représente à mon sens ce qui me repousse dans la BD américaine, ou ce qui du moins fait que je ne m'y intéresse absolument pas, le dessin y est bâclé (il n'y a pas d'autres mots), l'histoire y est vide, les cases trop souvent commentées pour nous expliquer ce qu'il s'y passe, à défaut de nous le montrer clairement, en somme, tout cela manque de subtilité.
Bien sur, je ne cherche pas à passer pour un élitiste à deux balles, car je suis sur qu'il existe des centaines de mangas qui manquent de subtilité, et je serais même le 1er à approuver cet argument, et même en manga, ce ne sont pas les titres vulgaires qui manquent, aussi ce titre ne marque pas ma rupture avec les comics, mais viens me conforter, à tord je l'espère, dans mes préjugés vis-à-vis de cette tendance et c'est fort malheureux.
2.5/5