Ashita no Joe

Joe Yabuki est un enfant de la rue, un orphelin bagarreur qui est régulièrement en conflit avec les autorités. À peine arrive-t-il dans un bidonville que ses frasques éveillent la curiosité et l’intérêt de Danpei, un ancien boxeur devenu alcoolique. Ce dernier, conscient de l’incroyable potentiel du jeune homme, rêve d’en faire le plus grand boxeur de l’histoire. Malheureusement, l’intéressé semble plus que jamais attaché à son indépendance et Danpei comprend qu’il va devoir gagner la confiance de ce jeune chien sauvage…

Le graphisme un peu vieillot (mais ça pourrait être pire) dissimule comme dans beaucoup de manga de cette époque une grande fluidité de lecture, énormément de punch et de dynamisme dans l'enchaînement des cases et beaucoup d'expressivité chez les protagonistes et leurs actes. Autant dire qu'il ne faut pas s'arrêter à une éventuelle première mauvaise impression car la lecture est très agréable. Pour un manga sur le sport, Ashita no Joe a l'originalité de ne pas présenter un personnage qui se passionne immédiatement pour son activité : en effet le héros est un voyou dans tous les sens du terme, dans un premier temps il va accepter de s'entraîner uniquement pour des raisons lucratives, et surtout il ne va pas hésiter à tromper son petit monde pour son propre profit et profiter des largesses qui lui sont accorder pour trahir les confiances qui lui sont accordées grâce à son charisme. L'incipit est donc original et soigné, les personnages ont de la personnalité, et le cadre fait que ce manga dresse aussi un portrait d'un visage méconnu des grandes métropoles, avec une mise en avant sociale indéniable.
Je ne me serais pas forcément intéressée à ce manga s'il n'avait pas été un classique mais en tout cas je ne regrette pas de l'avoir acheté, c'est une vraie bonne surprise.

Il ne m'intéresse pas.

J'avais feuilleté le début dans une librairie, et il m'a agréablement surprise ^^ Mais je ne pense pas que je l'achèterai.

Ashita no Joe (Tetsuya CHIBA, Asao TAKAMORI)

Résumé: Joe Yabuki est un enfant de la rue, un orphelin bagarreur qui est régulièrement en conflit avec les autorités. À peine arrive-t-il dans un bidonville que ses frasques éveillent la curiosité et l’intérêt de Danpei, un ancien boxeur devenu alcoolique. Ce dernier, conscient de l’incroyable potentiel du jeune homme, rêve d’en faire le plus grand boxeur de l’histoire. Malheureusement, l’intéressé semble plus que jamais attaché à son indépendance et Danpei comprend qu’il va devoir gagner la confiance de ce jeune chien sauvage…

Avis personnel: Ashita no Joe est un manga culte (que dis-je ? cultissime) des années 70. Sachant cela, il ne faut donc pas s'étonner de l'étrange aspect graphique de l'oeuvre. Pour comparer, je dirais que c'est grosso-modo du Tezuka, en un peu moins arrondi, peut-être.
Bref, parlons scénario. Rien d'exceptionnel, tout est dit dans le résumé: Joe est un jeune voyou, qui va, contre son gré, devenir petit à petit un boxeur de génie. Que les personnes qui ne s'intéressent pas au sport ne partent pas en courant ! Car la vraie force d'Ashita no Joe tient en son extraordinaire fluidité. En effet, les tomes font environ 360 pages (un joli petit pavé, en somme), mais se dévorent d'un seul coup (le premier en tout cas, c'est le seul que j'aie lu). La boxe n'est qu'un prétexte, car ce qui ressent surtout de la lecture d'Ashita no Joe, c'est une critique sociale acérée, principalement vis-à-vis des adultes qui n'assument pas leur devoir de parents, en laissant leurs enfants devenir des voyous sans scrupules, à l'instar de Joe. Lecture très intéressante, donc, agrémentée de scènes de baston assez mémorables (et qui évitent que le lecteur ne s'ennuie) et de plusieurs passages humoristiques efficaces.
Quant à l'édition de Glénat, elle est plus que correcte, avec un papier de bonne qualité, une très bonne traduction (presque trop soutenue des fois, et non-crédible du coup, mais on ne va pas s'en plaindre...) et des clés de compréhension à la fin du volume, le tout pour 10,55€ (double volume, je rappelle ^^).

Personnellement, j'ai beaucoup apprécié ce manga, qui se montre d'emblée à la hauteur de sa réputation. Mon seul problème, en fait, c'est le personnage de Joe. Toujours très sûr de lui, n'éprouvant jamais aucun regret vis-à-vis de ses paroles ou de ses actes, il se montre presque inhumain vis-à-vis de ceux qui sont généreux avec lui. Et pourtant, il est loin d'être dénué de sentiments, et j'espère bien qu'il deviendra plus supportable dans les tomes suivants

Encore un manga culte que je ne connais pas! mais ta critique donne envie!

il faudrait fusionner l'autre topic avec celui ci mais j'y arrive pas (je suis pourtant modératrice T_T)

Lachianly a écrit:

il faudrait fusionner l'autre topic avec celui ci mais j'y arrive pas (je suis pourtant modératrice T_T)

C'est fait

Ça donne envie en tout cas ^__^

Argh, j'avais vérifié qu'il n'était pas déjà présenté, mais j'ai regardé dans l'index shônen --"

quand tu veux chercher si un manga a été présenté, cherche le avec la fonction search du forum comme ça ça te donne tout les topic commençant par le nom du manga ^^

D'accord, merci ^^

D'ailleurs, selon Manga-News, Ashita no Joe est un shônen...

Oui il y a quelques contentieux entre shonen et seinen, et entre shojo et seinen parfois... suivant les sites on n'a pas les mêmes sources. Le mieux pour être sûr, c'est de vérifier la catégorie du magazine de prépublication ^^

Justement, il a été pré-publié dans le Shônen Magazine ^^' (ça m'a l'air d'être plutôt shônen comme magazine, non ? XD)

Moi, d'instinct, je l'aurais plutôt classé comme seinen ^^" Mais les deux vont.

Azumi a écrit:

Justement, il a été pré-publié dans le Shônen Magazine ^^' (ça m'a l'air d'être plutôt shônen comme magazine, non ? XD)

j'avoue, oui! XD

Nouveau coup de coeur shônen ! ^^

Quand on parle de manga, un titre reviendra forcément au bout de quelques temps, il s'agit de "Ashita no Joe" considéré comme le père du shonen nekketsu actuel.

Il s'agit donc d'un manga de sport, paru entre 1968 et 1973, et publié en 13 tome par Glénat (le tome 1 a enfin été réimprimé youhou). Il raconte la vie d'un jeune voyou des quartiers pauvres de Tokyo, et c'est un euphémisme, qui peu à peu s'intéresse à la boxe, et dont on suivra l’évolution dans le monde de la boxe.

Cependant, si ce court synopsis n'a, comme ce fut mon cas dans un 1er temps, réussi à vous convaincre de lire cette série, rassurez vous, et restez avec moi, car Ashita no Joe ne peux se limiter à quelques lignes de textes, ni en une chronique, ni en trois.

Car si on pourrait réduire Ashita no Joe à un simple manga de boxe, du moins de prime abord, on se rend vite compte qu'elle n'est qu'un prétexte, puisqu'il faudra attendre un bon tome (un tome français soit 300 pages) avant que Joe ne daigne s'intéresser à la boxe, et encore un tome et demi avant de la voir s'y consacrer réellement et même après il n'est pas rare d'avoir un tome complet ou chaque combat sera ellipsé . Ici la boxe tient plus du symbole qu'autre chose, permettant de montrer un société de classe terriblement inégalitaire, ou de riches bourgeois manipulateurs organisent pour leur seul profit des combats à mort entre de jeunes gens, pauvres et pétris de rêves, d'espoirs et d'illusions voués à se battre sous le regard des spectateurs, ou du lecteur, avide de sang et de violence, à l'image du personnage de Yoko, certainement le plus intéressant de toute la série, petite bourgeoise fascinée par la violence et la bestialité de Rikiishi et de Joe !

Mais c'est également l'occasion pour des gens tels que Joe et Rikiishi justement de prouver leur exigence, d'ouvrir les yeux au monde ou tout simplement, de se sentir vivant,et de trouver un sens à leur vie, donnant à la boxe non plus une dimension métaphorique, mais romantique, la transformant en vecteur de grandes idées, de grandes amitiés inexplicables et de personnages ne souhaitant rien d'autre que bruler, que d'exploser sur le ring, mut par une force autodestructrice qui transcende les boxers, les spectateurs, et le lecteur, il s'agit d'une histoire sanglante et tragique, vécu avec les personnages et qui résonne profondément au sein du lecteur, le prenant littéralement aux tripes et s'achevant sur une apothéose finale que certains pensent imposée par la censure, mais qui clôture la série sur une note sublime, et rarement il ne m'était arrivé de vivre aussi intensément un combat d'une telle longueur que je me contentait de regarder et de lire car ce n'était pas le combat en lui même, bien qu'il soit extrêmement maitrisé et bien rythmé, mais le fait qu'il s'agisse du combat final de Joe, personnage parti de rien, dont on a assisté à l'ascension aussi tragique que glorieuse vers des sommets, que l'on a suivit durant ses pires moment de doute et de chagrin et que l'on a vu se relever, encore et encore et c'est ce Joe que l'on a suivit tout ce temps et que l'on voit en transe sur ce ring à bruler qui nous fait vibrer, et non pas le combat en lui même, c'est pour les personnages et pour l'histoire qu'ils ont vécu durant ces 13 merveilleux tomes que l'on s'intéresse aux combats et c'est pour cela que leur issue nous importe 100 fois plus que le destin de la Terre dans Dragon Ball, parce que chaque combat aura des conséquences que nous pouvons anticiper, et que nous appréhendons ou espérons, car on s'est attaché au fil du temps à ces personnages, même à Joe, pourtant caractériel et presque pénible, même à Yoko a priori hypocrite et manipulatrice, même à Dampei, de prime abord seulement intéressé par l'argent et pleutre.

Ce sont ces personnages qui nous sont tellement sympathiques, car l'auteur parvient à nous les rendre vivant, sans forcément tout nous expliquer il passe un temps fou à nous les montrer simplement évoluer entre deux combats, si bien que l'on se retrouve capable d'anticiper leurs peine, de comprendre leurs buts, et de s'attacher réellement à eux, et ce n'est pas dans l'attente du dénouement d'un combat que l'on enchaine le tome suivant, mais pour découvrir ou vérifier les réaction des personnages à son issue, créant ainsi un enjeu bien plus grand que n'importe quel tournois sportif.

Ashita no Joe est un monolithe inébranlable quand on parle de manga, dont je n'ai pas réussi à effleurer la surface dans cette chronique, il s'agit du père du shonen nekketsu tel qu'on le connait aujourd'hui et non seulement il reste aujourd'hui inégalé, mais il est de surcroit inégalable !
Car plus qu'un manga, Ashita no Joe est un symbole, une icône, un titre ayant capturé à la perfection et bouleversé son époque, en plus d'avoir un message politique très fort et en accord avec son temps, ce message est assez subtil pour ne pas s'imposer et faire d'Ashita no Joe une œuvre militante, mais une œuvre qui aura permit à toute une génération de se rassembler sous un étendard, et de vivre avec ses personnages influençant l'intégralité de son art par la suite.

Si aujourd'hui on peut s'émouvoir devant la flamboyance d'un one piece ou l'intensité d'un 20th century boy, c'est avant tout grâce à Ashita no Joe et si il existait bien avant lui des monstres géniaux tels de Tezuka, rien après lui n'aura été comme avant, comme les Beatles ont bouleversés le rock des années 60, Tetsuya Chiba et Asao Takamori auront eux aussi changé à jamais la face de la bande dessiné nippone, et quand on voit la perfection du produit final, on ne peut que ce dire que c'était pour le mieux !

Ashita no Joe est bien entendue une œuvre à lire, à lire d'urgence et d'une traite, une œuvre à vivre autant qu'a intellectualiser, une œuvre à apprécier sur la durée et sur le moment, et surtout une œuvre à connaitre absolument, car elle est fondatrice mais surtout qu'elle est exceptionnelle !